Voyager dans le temps, voilà l’un de mes rêves
d’enfant ! Ça et les bijoux ! Tout ceci m’a menée par des chemins
improbables à soutenir une thèse de doctorat intitulée « Une histoire du bijou au XIXe siècle dans le
périodique de mode. 1820-1870. » Si ma passion pour le bijou semble
une prédisposition, celle pour le périodique de mode a une toute autre
histoire. Intriguée par les multiples emprunts que faisaient à cette
littérature historiens de l’art et conservateurs de musée, j’ai voulu retrouver
in-situ les descriptions de bijoux
sur lesquelles ils s’étaient appuyés dans leurs recherches. Soucieuse de
vérifier mes sources, j’avais surtout l’espoir secret de découvrir des éléments
encore inédits concernant l’histoire du bijou. Ce qui s’apparentait alors à une
distraction studieuse, suscita rapidement un enthousiasme débordant puis une
inébranlable conviction : le contenu du périodique de mode était une mine
d’or sous-exploitée. Non seulement les descriptions de bijoux abondaient mais
c’est tout un contexte aujourd’hui évanoui qui peu à peu se révélait à moi au
gré de mes lectures.
De fil en aiguille, j’ai passé près de dix ans la tête
penchée sur des périodiques de mode du XIXe siècle. Au delà des
données nécessaires à mes recherches, j’ai rassemblé une somme très importante
d’éléments hétérogènes qui n’avaient pour seul point commun le fait d’avoir
piqué ma curiosité. Le blog Only Nineteen
a pour objectif premier de mettre en valeur à la fois mes travaux mais
également tous ces petits « à côté » que je n’ai pu exploiter dans le
cadre de ma thèse. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les domaines
d’investigations sont légion, les sources d’inspirations inépuisables. Les
sujets abordés reflèteront donc la complexité et la diversité du contenu éditorial
des journaux de mode féminins de l’époque.
Il est temps de redonner au périodique de mode du XIXe
siècle ses lettres de noblesse car l’image que nous pouvons nous faire de
ce type de publication est habituellement galvaudée. Le périodique est souvent
taxé de frivole, de superficiel voire d’inconsistant, et certains spécialistes
en font même un instrument d’oppression des femmes. Loin d’être infondées, ces
critiques manquent généralement de nuances et se substituent encore trop
souvent à l’étude des contenus qui permettrait d’en révéler la richesse et la
complexité. Or, cette piètre réputation nuit grandement à la sauvegarde de
cette source de premier ordre en éloignant chercheurs et mécènes susceptibles
d’assurer sa promotion et sa préservation.
Si mes travaux universitaires avaient pour cadre
chronologique une période comprise entre 1820 et 1870, j’ai largement dépassé
ces limites et me suis aventuré pour mon plaisir jusqu’à la première guerre
mondiale. N’en déplaise au calendrier grégorien, le XIXe siècle ne
prend pas fin dans la nuit du 31 décembre 1899 au 1er janvier 1900.
C’est sur les champs de bataille de la Première Guerre Mondiale qu’en réalité,
il rend son dernier souffle !
Voilà, les bases sont posées ! Bonne lecture !
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